Le travail de Mélanie Simoneau (Chère Simone) interpelle la mémoire et joue sur les émotions que celle-ci provoque, en naviguant habilement entre le monde réel et celui du rêve. Combinant photographie, peinture et collage, ses oeuvres proposent des scènes à la limite du surréalisme, tout en évoquant quelque chose de pourtant bien familier. Le sujet saute au yeux, immanquable, bien ancré dans un espace dont l’épuration quasi-totale nous donne tout de même toutes les balises nécessaires pour comprendre la scène, en puisant dans nos propres souvenirs et émotions. Les éléments choisis sont d’abord puisés dans une réalité présente ou passée, isolés et ensuite regroupés, recontextualisés, pour proposer au spectateur une nouvelle réalité, celle-ci plus onirique, où le lien entre les objets mis en scène ne fait aucun doute, sans être pour autant rationnel. On est dans la poésie de l’image, une poésie toute en douceur bercée par une palette de couleurs restreinte, souvent neutre, parfois ponctuée d’éclats vibrants, mais où le sujet nous invite à un dialogue informel, authentique, en toute intimité.